Pourquoi je reste dans l'enseignement:

Devant mon désarroi face à cette rentrée scolaire anarchique, catastrophique, déprimante, une amie m'a envoyé cette lettre ouverte d'une enseignante française qui a décidé d'arrêter d'enseigner. Suivez le lien et s'il vous plaît lisez ce qu'elle dit jusqu'au bout .
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Je me suis retrouvée dans ses propos: cependant par instinct de survie ou parce que je n'ai pas le choix, je cherche désespérément les raisons qui me poussent moi , vous et tant d'autres en Algérie à rester dans l'enseignement, à s'y agripper de toutes nos forces.
Bien sûr c'est d'abord notre gagne-pain , bien sûr il existe des métiers autrement plus ingrats, mais serions- nous devenus, nous, les enseignants insensibles à notre propre douleur?
J'ai l'impression que chez nous ce métier est fait pour nous casser, nous user, nous faire perdre nos illusions, nous ôter l'envie de relever la tête et de dire : STOP! c'est trop , on ne mérite vraiment pas ça! Nous ne sommes pas des machines à donner.
L'effectif de mes classes est en train de frôler la soixantaine d'élèves. Et ce n'est qu'un moindre mal comparé à l'anarchie qui règne dans l'établissement.
Pauvres enfants, pauvre génération à laquelle on offre comme seule alternative un nouveau (?) manuel ou un nouveau ministre!

Pour ma première intervention, cher Sellami, je peux vous dire que votre  reflexion  est très juste .
   Si vous, vous dites pourquoi je reste dans l'enseignement moi je dis pourquoi suis-je resté dans l'enseignement ? Pourtant à notre époque toutes les portes étaient ouvertes , on avait l'embarras du choix...le métier d'enseignant ne faisait pas partie de nos soucis .
   Mais dès que vous entrez en classe et vous observez des enfants qui vous regardent comme s'ils voulaient dire : Quoi de neuf Mr ?. Vous reposez les pieds sur terre et vous vous dites : j'y suis, j'y reste et advienne que pourra.
   Alors, acceptons notre sort et supportons ce qui est advenu à ce beau métier tout en priant Dieu pour que ceux qui veulent détruire cette noble fonction et ces anges innocents soient chatiés ici avant d'aller là-haut ou.....en bas.

Effectivement ,cher ami ,on avait que  l'embarras du choix mais une fois mis ,dans le bain ,on ne le regrettera jamais car on   a su que notre présence est plus  que utile voire primordiale ,à ces jeunes générations avides de savoir ,nous leur sommes un espoir ,pour qu’ils puissent avancer ,sans déséquilibre même si nous  sommes mal vus et surtout mal considérés  par cette tutelle ,seul le bon dieu ,nous le rendra ...........

Malheureusement ,on nous laisse  ,sur un gout d'inachevé ,la chancelière allemande a très bien répondu
aux magistrats et autres médecins qui revendiquaient des augmentation de salaire
en leur disant ;(comment voulez-vous que je vous mets
,sur le même pied d'égalité ,avec  ceux  qui vous ont enseignés ?)
,ça veut tout dire .........chez nous ,je préfère me taire .       ................

Dans l'un de nos chers proverbes arabes, on dit : Celui qui m'apprend une lettre, je deviendrai son esclave. La chancelière l'a probablement lu un jour. Quant à nos chanceux liés à leurs sièges , ils ont rendus leurs enseignants esclaves. A méditer.

Bien dit  ,cher  ami .............

Il faudrait d’abord avoir choisi délibérément de faire le métier d’enseignant pour pouvoir répondre à cette question.
Dans ce cas de figure, nous ne pouvons qu’avancer des arguments positifs.
L’aimer et le pratiquer, c’est accomplir une mission, c’est se sentir à sa place parmi les élèves, c’est valorisant, c’est stimulant, enrichissant…
Si par contre, nous y avons été contraints, nous nous retrouvons devant deux possibilités : ou nous finissons par nous adapter et se mettre à l’aimer et par conséquent à s’améliorer, se perfectionner afin de donner le meilleur de soi aux élèves, nous rejoignons ainsi le premier cas de figure et c’est tant mieux.
Ou encore, nous ne voyons que le côté négatif (pas de reconnaissance sociale, même de la part des parents d’élèves, travail difficile, complexe, éreintant physiquement et moralement…) cela deviendrait une corvée, et dans ce cas…

et dans ce cas, on ne s'acquittera pas dignement de la noble mission qui nous a été assignée.
Vous m'excuserez si je suis passé à coté....

Je "guette" encore des postes "vacants ou de congé de maladie" pour reprendre en charge ces "nouvelles générations qui sont en voie de disparition" ,mettant en relief l'aspect de "l'ancien maître d'école" qui avance sans relâche à donner l'exemple de l'éducateur malgré la pension de "retraité" comparable à celle d'un "pré-emploi" aussi le savoir doit être diffusé de telle sorte à le répandre dans cette société où l'ignorance bat son plein. Je m'aventure pour semer le bien et recevoir en contre partie le respect de l'éducateur avec un "merci cheikh" de la part de ces adolescents,une satisfaction morale que je trouve en moi ,l'espérance d'une nouvelle vie à mon âge,ô combien merveilleux.

Quelques etres comme vous, cher Kamel 25, et l'Algérie sera sauvé. Le corps de notre éducation a besoin de gens comme vous, malheureusement, ceux qui la gèrent  préfèrent s'en abstenir...ils sont montés et bien montés trop haut  (pardonnez-moi le pléonasme) ils sont montés tellement haut pour qu'ils ne nous voient plus, qu'ils sont devenus  invisibles ...on ne les voit plus hormis à la télé.

IL ne faut pas s'en faire,conservons notre peau et vivons dans cette sérénité en dehors des "maux de cette société où les "exclus" de l'école sont devenus les "maitres" mais l'on se rassure par la minorité des gens comme vous ,sellami et autres d'ailleurs qui ont la possibilité de changer la "vision de ce petit monde".

kamel 25 a écrit:IL ne faut pas s'en faire,conservons notre peau et vivons dans cette sérénité en dehors des "maux de cette société où les "exclus" de l'école sont devenus les "maitres" 

C'est vrai. La vérité n'a qu'une manière d’être. A voir la façon avec laquelle le système éducatif (et les autres systèmes également) est géré, les syndicats sont menés, on peut penser que tout est politisé dans ce pays... La question qui trotte toujours dans ma tête : jusqu’à quand ?

j'ai enseigné pendant plus de 30 ans et si ce n'était l'age je continuerai encore.Pour moi donner des cours est un vrai plaisir que j'ai transmis à mes enfants.Lorsque dans une classe de 36 élèves vous avez entre 16 et 20 qui réussissent en compos ou en devoirs n'est-ce pas un véritable bonheur? lorsque vous rencontrez un jour, alors que vous êtes en retraite, l'élève qui vous a donné du mal ,qui vous a peut-être même manqué de respect et que cet élève vienne à vous, vous embrasse et vous demande pardon parfois avec les larmes ,ne dites-vous pas qu'enseigner est le plus beau métier du monde.J'aimerai tant vous faire partager ma passion pour l'enseignement.