A notre petite mamie…
Ma petite mamie, je n'ai pas trouvé mieux
Que des alexandrins, toi qui les aimais tant,
Pour honorer ton nom, et pour parler du temps,
Qu’il y a-t-il de plus beau, de plus harmonieux ?
Des rimes embrassées, pour dire que l'on t’aime
Quelques enjambements pour te rejoindre aux Cieux
Des mots, des vers, des sons, pour toi qui es vers Dieu,
Une simple musique, mon humble requiem
Que tu prennes une plume, que tu prennes un pinceau
C'était pour dire le monde, pour nous le faire voir,
Pour crier ta colère, pour dire ton espoir
D'une terre sans larmes et d'un monde plus beau.
Tu connaissais par cœur, et Verlaine et Hugo,
Et ta voix qui vibrait, pour chanter leurs espoirs
Se faisait toute douce, pour évoquer Ronsard
« Demain dès l'aube... », « Mignonne allons voir... », c'était beau !
Et dans ton grand jardin, d'autres roses poussaient
Et au fil des saisons tu guettais leur venue :
La frêle tige verte et le bouton menu,
Le calice embaumé, les pétales froissés.
Tu me disais : « regarde ! et fais bien attention !
Où tu poses ton pied et où tu mets ta main,
Que la petite feuille n'ait pas poussé en vain,
Elle est, mon cher enfant, de Dieu la création. »
De Dieu tu ne savais, la forme ni le nom,
Mais tu croyais en lui, tu croyais en l’Amour,
Tu savais que le bien triompherait un jour...
Mais aucune réponse à toutes tes questions.
Alors tu t’emportais, tu pleurais, tu criais
Ta souffrance devant l’humaine cécité,
Jamais ne saurons-nous, ce qui se cache enfin
Derrière le sombre voile qu’on a mis à dessein ?
Mais l’orage passé, ton sourire brillait
« Le bonheur il est là, disais-tu, ici bas,
Dans l’affection des siens, dans le don, dans la joie,
Sans regarder sa peine, à aimer sans compter. »
Te voilà devant, que dis-je, parmi nous !
Car si ton corps est là, dans ce bois lisse et froid,
Ton esprit est ici, nous voyant, je le crois,
Un voile nous sépare, un petit rien du tout.
Et dans cet Au-delà, que tu découvres enfin,
Tu rencontre Verlaine et Hugo et Ronsard,
Vous rimaillez ensemble, et voilà pour les arts,
Mais s’avançant vers toi, tu reconnais quelqu’un…
Un bel homme un peu gauche, un bouquet à la main,
Il fait signe, tu rougis, il s’avance vers toi
« Ma petite Arlette, dit-il, enfin te voilà ! »
On l’appelle Jeannot, il t’attrape la main.
Vers les jardins célestes, vous partirez alors,
Plein de roses décloses et de fleurs inconnues,
Vous parlerez du temps passé les yeux perdus
Dans l’Amour infini, dans l’éternelle aurore.
Pense à nous ici-bas, sèche aujourd’hui nos larmes,
Dis-nous : « mais grands bêtas, pourquoi pleurer ainsi,
Ne voyez-vous donc pas que maintenant je vis ?
Dans un monde sans pleurs, dans un monde sans armes ? »
Ainsi prend fin mamie, ce maladroit poème.
Toi qui m’as tout appris, des lettres et des mots,
L’amour de la nature, des vers, le goût du beau,
Je veux te dire mamie, tu me manques et je t’aime.
Ma petite mamie, je n'ai pas trouvé mieux
Que des alexandrins, toi qui les aimais tant,
Pour honorer ton nom, et pour parler du temps,
Qu’il y a-t-il de plus beau, de plus harmonieux ?
Des rimes embrassées, pour dire que l'on t’aime
Quelques enjambements pour te rejoindre aux Cieux
Des mots, des vers, des sons, pour toi qui es vers Dieu,
Une simple musique, mon humble requiem
Que tu prennes une plume, que tu prennes un pinceau
C'était pour dire le monde, pour nous le faire voir,
Pour crier ta colère, pour dire ton espoir
D'une terre sans larmes et d'un monde plus beau.
Tu connaissais par cœur, et Verlaine et Hugo,
Et ta voix qui vibrait, pour chanter leurs espoirs
Se faisait toute douce, pour évoquer Ronsard
« Demain dès l'aube... », « Mignonne allons voir... », c'était beau !
Et dans ton grand jardin, d'autres roses poussaient
Et au fil des saisons tu guettais leur venue :
La frêle tige verte et le bouton menu,
Le calice embaumé, les pétales froissés.
Tu me disais : « regarde ! et fais bien attention !
Où tu poses ton pied et où tu mets ta main,
Que la petite feuille n'ait pas poussé en vain,
Elle est, mon cher enfant, de Dieu la création. »
De Dieu tu ne savais, la forme ni le nom,
Mais tu croyais en lui, tu croyais en l’Amour,
Tu savais que le bien triompherait un jour...
Mais aucune réponse à toutes tes questions.
Alors tu t’emportais, tu pleurais, tu criais
Ta souffrance devant l’humaine cécité,
Jamais ne saurons-nous, ce qui se cache enfin
Derrière le sombre voile qu’on a mis à dessein ?
Mais l’orage passé, ton sourire brillait
« Le bonheur il est là, disais-tu, ici bas,
Dans l’affection des siens, dans le don, dans la joie,
Sans regarder sa peine, à aimer sans compter. »
Te voilà devant, que dis-je, parmi nous !
Car si ton corps est là, dans ce bois lisse et froid,
Ton esprit est ici, nous voyant, je le crois,
Un voile nous sépare, un petit rien du tout.
Et dans cet Au-delà, que tu découvres enfin,
Tu rencontre Verlaine et Hugo et Ronsard,
Vous rimaillez ensemble, et voilà pour les arts,
Mais s’avançant vers toi, tu reconnais quelqu’un…
Un bel homme un peu gauche, un bouquet à la main,
Il fait signe, tu rougis, il s’avance vers toi
« Ma petite Arlette, dit-il, enfin te voilà ! »
On l’appelle Jeannot, il t’attrape la main.
Vers les jardins célestes, vous partirez alors,
Plein de roses décloses et de fleurs inconnues,
Vous parlerez du temps passé les yeux perdus
Dans l’Amour infini, dans l’éternelle aurore.
Pense à nous ici-bas, sèche aujourd’hui nos larmes,
Dis-nous : « mais grands bêtas, pourquoi pleurer ainsi,
Ne voyez-vous donc pas que maintenant je vis ?
Dans un monde sans pleurs, dans un monde sans armes ? »
Ainsi prend fin mamie, ce maladroit poème.
Toi qui m’as tout appris, des lettres et des mots,
L’amour de la nature, des vers, le goût du beau,
Je veux te dire mamie, tu me manques et je t’aime.