Composition du 1er trimestre
Niveau : 3ème AS LP
Texte :
Une jeune normalienne, Raphaëlle Branche, a soutenu, mardi 5 décembre, sa thèse de doctorat d’histoire intitulée « L’armée et la torture pendant la guerre d’Algérie, les soldats, leurs chefs et les violences illégale » devant un parterre d’universitaires et de journalistes. Ce travail vient éclairer le débat actuel sur la torture durant la guerre d’Algérie en présentant notamment un décryptage inédit des « journaux de marche des opérations » tenus par chaque régiment, du dépouillement de nombreuses archives civiles et militaires et de longs entretiens avec des militaires. Non, la torture n’est pas une création ex nihilo de la guerre d’Algérie : non elle n’a pas été seulement le fait de quelques militaires sadiques et isolés, expose, en substance, le travail de Mme Branche. La torture, au contraire, s’inscrit dans une histoire, celle de la colonisation et de sa remise en cause radicale entre 1954 et 1962. Son ampleur ne s’explique que par la dimension totale de l’affrontement : l’ennemi était alors constitué non pas seulement par une armée mais progressivement, par tout un peuple rebelle à l’ordre colonial que la France avait décidait de maintenir.
C’est que la torture, outil de renseignement, est devenue aussi en Algérie un instrument de terreur et d’humiliation, comme en témoignent la mise à nu systématique des victimes, le fait que ni les enfants ni les vieillards n’ont été épargnés, la fréquence des viols commis au moyen d’objets.
« La torture n’a jamais été un moyen parmi d’autres d’obtenir des renseignements, car elle détruit la dignité humaine de façon radicale, a soutenu Raphaëlle Branche. Le fait que des Algériens soient torturés était considéré comme aussi important que le fait que tous les algériens aient peur de subir de tels traitements ». Elle faisait partie des violences qu’il était possible d’infliger et cette intolérance, voire ces encouragements ou ces recommandations des chefs, explique qu’elle ait été pratiquée sur tout le territoire algérien pendant toute la guerre et dans tout type d’unité. »
Philippe Bernard. Le Monde du 7 décembre 2000.
I/ Compréhension
1- Le texte aborde le thème de :
- Les conséquences de la torture sur les algériens
- La généralisation de la torture durant la guerre d’Algérie.
- La torture, un moyen de riposte.
2- Ce texte est-il l’œuvre d’un écrivain, d’un journaliste ou d’un témoin ? Justifiez votre réponse.
3- L’auteur de ce texte marque –t-il explicitement sa présence ? Justifiez votre réponse.
4- Qui est Madame Raphaëlle Branche ? Quel témoignage apporte-t-elle ?
5- Sur quoi Mme R. Branche s’appuie-t-elle pour mener à bien son travail de recherche ?
6- Relevez du texte quatre mots ou expressions se rapportant au champ lexical de « la torture ».
7- Quel est la visée communicative de l’auteur.
8- Selon R. Branche la torture en Algérie était pratiquée dans tout le pays.
Relevez dans le texte la phrase qui renvoie à cette idée.
9- Enumérez les sévices que l’armée française faisait subir aux algériens.
10- « La torture est devenue un instrument de terreur et d’humiliation. »
Retrouvez dans le texte l’antonyme du terme souligné.
11- « La torture fut pratiquée, en Algérie entre 1954 et 1962 comme un outil de renseignement. »
Réécrivez cet énoncé à la forme active.
II/ La production écrite
Traitez l’un de ces deux sujets au choix
Sujet 01
Votre exposé porte sur le thème de « la torture durant la guerre d’Algérie ». Ce texte constituera une bonne introduction. Rédigez son compte rendu objectif pour le présenter à vos camarades.
Sujet 02
Votre lycée organise un débat sur le thème de la guerre d’Algérie et ses inconvénients », et Vous êtes convié à participer à ce débat.
Rédigez un texte d’une quinzaine de lignes dans lequel vous dénoncer les méfaits de la colonisation. Vous appuierez votre argumentation d’exemples.