par abderrahmane 31 Lun 5 Mai 2014 - 19:25
En effet, les enseignants ont toujours eu recours à la langue maternelle pour faire passer le message ou débloquer une situation. Sauf exception, nos enfants ne sont pas mis en contact avec la langue française aussi bien dans la rue qu'à la maison voire la cour de l'école. Même à la télévision, nos enfants sont beaucoup plus absorbés par les productions orientales que par les émissions en langue française.
Auparavant, on faisait face à cette absence de support en utilisant des saynètes qu'on faisait répéter aux élèves. Ex :
Lila : Maman ! où-as-tu mis la cafetière ?
Maman : Elle est dans le placard. Regarde sur l'étagère.
Cette saynète est jouée par plusieurs groupes d'élèves ainsi, elle est mémorisée puis utilisée comme support de lecture pour étudier les lettres et les syllabes.
C'était peut-être un peu archaïque mais les résultats étaient quand-même plus satisfaisants que de nos jours.
Aujourd'hui, on cherche à corriger cette situation en proposant des bains linguistiques à partir des séances d'écoutes sur bande audio , CD, K7 mais en vain (exception faite pour les mieux lotis...ceux qui discutent en français avec leurs parents )
Par expérience, si on veut éviter d'avoir recours à la langue maternelle, on commence dès la première année de français (3èAP) à initier les apprenants à des séances de langage proposées sous forme de jeu dialogué. Il n'y a pas mille solutions , il faut mémoriser des dialogues courants , des récitations chantées avant d'aborder la lecture....en fait, c'est comme des petits Français qui parlent facilement le français sans lire un mot.
Notre prophète(QLSSL) à mémorisé le Coran sans passer par la lecture...et le Coran a été préservé grâce à la mémorisation par cœur.
Les linguistes n'ont jamais été d'accord avec cette technique de mémorisation, pour eux c'est une robotisation...pour eux, l'apprenant, comme ils l'appellent, n'apprend que par lui-même, l'enseignant n'est qu'un guide.
Les élèves que j'avais entre 1974 et 1981, étaient meilleurs que ceux d'aujourd'hui pourtant ils apprenaient tout par cœur sans comprendre parfaitement...(ils mémorisaient la table de multiplication en chantant, les règles grammaticales, les formules etc...) Le pourcentage de réussite aux examens était excellent quand il frôlait 60 pour cent...et cette frange qui partait au collège le méritait amplement.
Quand j'étais en classe maternelle, en 1960, la première phrase que la maîtresse m'avait obligé d'apprendre et que je n'avais jamais oubliée : Maitresse ! Je peux aller aux toilettes s'il vous plait ?
Quand c'est mal dit ou mal prononcé, le refus est catégorique et la situation devient honteusement mélancolique.