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Le français pour tous et tous pour le français

(...) je fais dire aux autres ce que je ne puis si bien dire, tantôt par faiblesse de mon langage, tantôt par faiblesse de mon sens. Montaigne

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Quelle que soit la chose qu'on veut dire, il n'y a qu'un mot pour l'exprimer, qu'un verbe pour l'animer et qu'un adjectif pour la qualifier. Guy de Maupassant

La vraie éloquence se moque de l'éloquence (...) Pascal

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2 participants

    3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit

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    Boudjerou Nadia


    3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit Empty 3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit

    Message par Boudjerou Nadia Jeu 6 Nov 2014 - 19:27

    voilà je mes à la disposition de mes collègues de langue  française au lycée cette fiche pédagogique en espérant que ce travail leur soit fructueux. avec toute modestie.


    Texte support : Mémoires d’une enfant
        Moi je me souviens : fusillade, mort, sang, cris, chars, retenue à l’école … Je me souviens des pas des soldats et du chocolat qu’ils distribuaient, des soldats qui nous ordonnaient de sortir de nos maisons, des fusils et baïonnettes pointés sur nous … Je me souviens de la terreur qui se lisait sur les visages de nos proches, du pan de la robe de ma mère dans lequel je me cachais, des pleurs de ma sœur, de nos regards apeurés, innocents, ne sachant ce qui nous attendais. Je me souviens des bousculades : on nous rassemblait, femmes, hommes, enfants, vieux, bébés sur un terrain vague près de l’hôpital de la ville. Il fait chaud, très chaud, les bébés pleurent, on a soif, on a faim, on est parqué en plein soleil pendant des heures et des heures … Il y a un monde fou, on attend Quoi ? Un hélicoptère, le général De Gaule ? Je  me rappelle des coups de feu, une bombe … Les gens courent, se piétinent, pleurent, crient. Ma mère nous saisit par la main et nous crie : «  Ne regardez pas, courez, courez ! » Ma mère pleure son père et son frère (16 ans) qui sont en prison, le frère ainé a été tué par les soldats français. Dans la famille, la mort se succèdent : un oncle, un cousin, un frère, un neveu, un voisin …
         Je me souviens des hommes voilés d’un haïk, comme des femmes, qui venaient souvent à la maison. J’entendais souvent « moudjahidine ». Je n’oublie pas la détresse, le désespoir, la tristesse et l’impuissance de ma mère devant l’arrestation de mon père qui s’était caché sur la terrasse et que les soldats ont fait sortir à coup de pied, la baïonnette pointée  dans le dos, la main sur la tête, lui criant « avance, avance … Plus vite que ça, c’était vers la mi-juin de l’année  1956 .
       Je me souviens que je jouais avec mes petites voisines Rachida, Farida, avec une poupée de chiffon fabriquée avec deux bâtons de bambou, de laine de couleur pour les cheveux, du coton pour le corps, habillée de chutes de tissu que ma mère jetait. Je me souviens de la corde à sauter, de la balle que je lançais en chantant » à ma balle, jolie balle… Je me rappelle de la radio que mon père écoutait, l’oreille collée, dans un silence absolu. Je me souviens de la venue de mon grand-père, de mes oncles et tantes, fuyant le village en feu et le deuil…
      Je me souviens du lance-pierre que mon frère (allah yrahmou) utilisait pour casser les lampadaires de la rue Sidi Bouali où nous habitions pour que les moudjahidines puisssent venir sans être vus… Je n’oublie pas le jour où, enfin, j’ai vu ma mère rire, courir, pleurer avec les voisines  brandissant des drapeaux en criant à tue tête  «  Tahia el houria, Tahia El djazaïr », l’hymne national Qassaman et les youyous… 
                                                                                   Karima Malki, El watan du  16 juin 2012.
     
     
     
     
     
    Niveau : Troisième année secondaire
    Projet I : Exposer des faits et manifester son esprit critique
    Objet d’étude : Textes et documents d’histoire
    Séquence 2 et 3 jumelées : Introduire le témoignage et analyser un fait d’histoire.
    Activité de compréhension de l’écrit.
          Objectifs :
    -          Amener l’apprenant à analyser un fait d’histoire
    -          Identifier l’implication explicite et implicite de l’énonciateur dans son discours
    -          Montrer à l’apprenant que le témoignage livre les sentiments de l’auteur témoin
    -          Préparer l’apprenant au compte rendu   critique
         
    I/ Compréhension
     
    1-                  L’image du texte (amener à dégager un premier sens)
                        
    Observez le document suivant : présentation du texte
    -         Quel est le titre du texte ?
    Le titre :                     « Mémoires                                     d’enfant »
     

                                Nom masculin pluriel                                            une fille ou un garçon
            Verbe : mémoriser = se souvenir             dans l’âge de l’enfance (entre 6 et 8 ans)
                                                  Garder en mémoire
                              ≠ oublier
    -         Quelle est la différence entre :
    ·        La mémoire : faculté du cerveau de conserver et de restituer des informations
    (Aptitude à se souvenir)
    ·        Le mémoire : écrit destiné à exposer à la fin d’un travail de recherche (mémoire de licence).
    ·        Les mémoires : les souvenirs dignes d’être conserver (immortalisation d’évènements marquants par quelqu’un qui en a été le témoin ou l’un des acteurs. (Ex : les mémoires de saint-Simon, les mémoires de Chadli Ben djedid…)
    -         Quel sens le mot prend- il alors dans le texte selon le titre ?
    Le troisième sens.
    -         Observez le texte : combien de § le compose ?
    Le texte se compose de quatre §.
    -         Quelle remarque pouvez-vous faire sur ces § ?
    La même phrase est répétée dans chaque §. Récurrence de la phrase
    « Je me souviens » →
    -         Que peut-on en déduire ?
    On peut dire que l’auteur nous livre ici quatre souvenirs.
    -         Relevez la source : Karima Malki, El watan du 16 juin 2012
    -         A partir de ces éléments pouvez-vous formuler le sens de ce texte ?
    Dans ce récit historique, Karima Malki nous livre, à travers les colonnes d’El watan du 16 juin 2012,  des souvenirs d’enfance qu’elle a vécus pendant la guerre d’Algérie et quelle a si bien conservé parce qu’ils y sont dignes.
    Remarque :
    On peut, en devoir de maison, donner aux élèves un travail de recherche lexical qui leur permettra d’enrichir leur bagage langagier : les mots de la même famille de « mémoire ».
    Mémoire – mémoriser- mémorable – mémorandum –mémorial – mémorable -  mémoriel (elle) – mémorisable – mémorisation …
     
    2-                 Lecture et vérification du premier sens.
     
    Consigne de lecture :
    Relevez du texte deux synonymes  de l’expression « je me souviens ».
     
    Je me souviens = je me rappelle = je n’oublie pas.
     
     
    En effet, L’auteur témoin d’évènements vécus dans son enfance, nous les livre à travers ce récit historique.
     
    3-                  Analyse du texte
     
     
    1-     Le système d’énonciation
    Qui parle dans ce texte ? La personne (Karima Malki adulte → « je » → auteur/ témoin / narrateur d’évènements qu’elle a vécu pendant la guerre d’Algérie. → témoin oculaire, qui a vu et ressenti les faits.
    Donc, l’auteur de ce texte prend en charge la narration de faits qu’elle a elle-même vécus à l’époque coloniale, alors qu’elle était encore enfant.
    -         Repérez les lieux cités par le narrateur ?
    ·        Un terrain vague près de l’hôpital de la ville
    ·        La maison familiale (la rue Sidi Bouali)
    -         A quels temps sont conjugués les verbes du texte ?
    L’auteur combine entre deux temps :
    Le présent → le moment de l’énonciation (pendant l’écriture de ses mémoires d’enfant)
    L’imparfait → l’auteur revient en arrière, elle évoque les faits qu’elle avait vécus étant enfant → le feet back
    -         De quoi se souviens la narratrice ?
    La narratrice se souvient de faits qu’elle a vécus lorsqu’elle était enfant.
    -         Quand ces faits se sont-ils déroulés ?
    Les faits se sont déroulés pendant la guerre d’Algérie ou l’époque coloniale.
    -         Quels sont les souvenirs qu’elle se rappelle ?
    Répondez à cette question en complétant le tableau suivant :
     
     
     
     
     
      Les mauvais souvenirsLes bons souvenirs
    -         Fusillades, sang, mort, cris, chars, retenue à l’école
    -         Fusils et baïonnettes pointés sur nous
    -         La terreur, les pleurs, les regards apeurés …
    -         Les coups de feu, une bombe, ….
    -         La détresse, le désespoir, la tristesse et l’impuissance, l’arrestation de mon père…..
    -         Le chocolat
    -         Les petites voisines avec qui je jouais
    -         La poupée, la corde, la balle….
    -         Les youyous
    -         Les chants patriotiques….
    Extrapolation :
    Que connotent les poupées en chiffon avec lesquelles elle jouait avec ses voisines Rachida et Farida ?
    -         La pauvreté de la population algérienne
    -         La créativité des enfants de l’époque
    Ex : pourquoi les enfants de maintenant ne jouent plus avec ses joués ?
    Réponses libres
     
      
    -         Comment vous paraissent les souvenirs que Karima Malki nous livre ?
    Ils sont  précis, dans les détails. (Ils déferlent dans sa mémoire comme les images d’un film  →elle n’oublie rien, tout est gravé dans sa mémoire. (Les lieux, les moments, les prénoms…
    -         Pourquoi tant de précision ?
    C’est une enfant  → les enfants ont en règle générale une mémoire infaillible
    Les faits vécus sont marquants et trop durs pour être vécus par une enfant.
    -         Que peut-on en conclure ?
    Karima Malki, ne se rappelle pas uniquement les mauvais moments vécus par elle et sa famille, Les moments douloureux et déchirants qu’à connus l’Algérie durant la période coloniale, mais, elle se rappelle également les moments de joie qu’un enfant peut vivre.
    -         Combien de fois la phrase « je me souviens », revient-elle dans le texte ? environ huit fois.
    Comment appelle t-on ce procédé ?
    Le procédé de l’anaphore → il consiste à répéter un terme, une expression, une idée afin de renforcer son témoignage, sa prise de position vis-à-vis des faits relatés.
    Quel autre mot revient plusieurs fois dans le texte ?
    « ma mère » environ sept fois
    -         Cette répétition a –t-elle altéré le texte ?
    Non, bien au contraire, l’auteur tente de mettre ses deux idées en évidence car les souvenirs de la narratrice sont étroitement liés à sa mère.
    -         Pourquoi ?
    A cette époque de l’histoire de l’Algérie, les mères ont joué un rôle prépondérant : elles étaient à la fois mères, pères, combattantes, les pères étant morts, emprisonnés ou dans les maquis.
    -         Dans quel but l’auteur, Karima Malki a-t-elle écrit ce texte ?
    Après avoir sauvegardé depuis des années tous ses souvenirs, elle veut les faire partager, les extérioriser, les faire connaître aux autres (les lecteurs), les générations futures, afin que nul n’oublie combien les algériens ont souffert durant cette période.
    Afin que nul n’oublie que l’enfance algérienne a été spoliée.
    -         D’après vous, quel sentiment éprouve t-elle aujourd’hui ?
    Elle se sent soulagée, c’est une délivrance.
    -         Un langage arabe a été intégralement écrit par notre témoin à la fin du texte. Pourquoi a-t-elle fait ce choix ?
    Les mots sont plus signifiants, ils sont plus forts, ils s’adressent aux cœurs, c’est presque une poésie, une mélodie.
    C’est mots sont propre à ces moments historiques. Leur traduction pourrait diminuer le sens.
    -         Quelle est donc la visée communicative du texte ?
    Ce témoignage vise  à :
    Informer
    Exprimer ses sentiments
    Transmettre un message de patriotisme aux générations futures.
     
    II/ L’expression écrite
    A  l’occasion de la commémoration de la célébration du déclenchement de la lutte armée de libération, vous avez été désigné pour faire un exposé sur la participation (involontaire) des enfants à la guerre. Ce texte vous semble adéquat pour y écrire votre contribution. Rédigez son compte rendu critique.
     
    Le compte rendu critique du texte « Mémoires d’une enfant »
    Rappel des étapes du compte rendu objectif
    Qu’est-ce qu’un compte rendu critique ?
       Faire le compte rendu critique d’un texte, c’est en exposer l’essentiel et en faire l’analyse critique à partir de critères explicites et implicites :
    -         Il met en relief l’idée principale et les idées qui s’y rapportent.
    -         Il reconstitue la structure logique de la pensée de l’auteur sans suivre systématiquement l’ordre du texte.
    -         Il rend compte à la troisième personne (quelque soit le type de discours des pensées de l’auteur).
    -         Il introduit des commentaires ou des jugements du scripteur (celui qui rédige le compte rendu) par rapport au discours de l’auteur et son texte.
    Donc le compte rendu critique comporte deux parties distinctes :
      Le compte rendu      La critique
    -         Indication  sur la situation de l’énonciation : (qui ? quoi ? où ? quant ? …)
    -          Résumé du texte (exposé de l’essentiel  du texte), c’est-à-dire n’en garder que les idées principales et les idées secondaires
     
     
    -         Analyse et interprétation
    -         Introduire des commentaires sur l’intérêt du texte et sa portée.
     
    Le compte rendu critique
        Dans cet article « mémoires d’enfant », paru dans El watan du 16 juin 2012,  Karima Malki,  nous livre à travers ce témoignage et avec précision et détails tous les moments marquants de son enfance, vécus durant l’époque coloniale, entre 1956 et 1962.
        La narratrice marquée au plus profond d’elle, relate dans un déferlement et un chevauchement les bons et les douloureux souvenirs. Elle se rappelle en décrivant énumérément les faits, la date, les lieux et les prénoms, rien ne lui échappent, du soldat qui distribue le chocolat à celui qui pointe la baïonnette dans le dos des siens les forçant à exécuter les ordres, de sa mère pleurant les siens, des « Moudjahidines » qui venaient trouver refuge dans leur maison, de ses voisines avec qui elle jouait, de son frère qui cassait les lampadaires pour permettre aux « Moudjahidines » de passer inaperçus …
         Elle achève son témoignage par l’extase et le bonheur ressenti par sa mère et toutes les voisines le jour de l’indépendance de l’Algérie.
          Karima Malki martèle son texte par la phrase « je me souviens », cette anaphore est ciblée, elle cherche, par l’utilisation de cette récurrence à rappeler que l’enfance des algériens a été spoliée.  La reprise de « ma mère » reflète à la fois l’attachement et la fierté qu’elle éprouve vis-à-vis de sa mère et fait allusion à toutes les femmes algériennes qui ont joué un rôle prépondérant durant la guerre d’Algérie et le lourd tribu qu’elles ont payé.  
       La narratrice à pris le risque d’utiliser des expressions pris intégralement de l’arabe, cela n’a donné que plus de force  à son témoignage. Elle vise par ce choix à toucher la sensibilité de ses lecteurs et leur transmettre un message de patriotisme. 
        A mon avis, l’auteur a atteint son objectif, puisque la lecture de ce témoignage  nous donne la chair de poule, tellement il est fort et touchant.
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    3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit Empty Re: 3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit

    Message par Admin Jeu 6 Nov 2014 - 20:47

    Merci Boudjerou Nadia pour le partage ! Vous faites preuve de beaucoup de générosité !
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    Boudjerou Nadia


    3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit Empty Re: 3AS Projet I Séquence 2 et 3 jumelées/ compréhension de l’écrit

    Message par Boudjerou Nadia Ven 7 Nov 2014 - 8:24

    ce texte peut constituer un bon support pour la composition du premier trimestre: textes et documents d'histoire. A vos stylos.


    Texte :
    La violence
    La violence est un phénomène propre au  XX e siècle, telle est l’impression qui pourrait ressortir de l’abondance des discours et des écrits.
    Surgie de la société de grande consommation  et des frustrations qu’elle a engendrées, elle s’étendrait avec son corollaire, la peur. Avec le XXe siècle seraient nés les plaisirs de la violence gratuite, symbolisés au début des années 70 par le film Orange Mécanique, les attentats, les attaques nocturnes pour quelques francs, les enfants assassinés, et les violences contre les biens. Le XX e siècle, période de violence, trouverait un symbole avec  New-York, sommet de cette pyramide d’horreur. Un monstre urbain ou dix millions de verrous et de portes blindées claquent des quatre heurs de l’après-midi, New-York au métro sanglant, aux poignards de Harlem ; New-York fascinant de violence.
    Peut-on donner à ces peurs un fondement scientifique ? (…) En additionnant les attaques à main armée, les actes de terrorisme, les vols de sacs à mains, les vols – sortis du silence-  sans doute peut-on momentanément soutenir que la violence a augmenté depuis dix ans ou vingt-cinq ans… Mais en examinant une plus longue période- un siècle et plus – on constate que la violence a diminué. Les rues de Paris sont, de jour comme de nuit, beaucoup plus sûres  qu’au début du siècle. Sur les routes, on redoute plus les collisions que les rencontres de brigands. L’examen statistique montre également que la peur, la psychose de la violence apparait et disparait à intervalles irréguliers, sans rapport avec la courbe de la violence.
    La caractéristique de la violence ne résiderait-elle  donc pas davantage dans la perception sans précédant qu’a chacun au XX e des phénomènes de violence ? Par le développement des moyens d’information, les images de violence sont devenues proches, repoussoir ou modèle. Toute violence individuelle est désormais publique grâce à l’extraordinaire prolifération des moyens d’information. Connue, commentée, imaginée, la violence est perçue comme intolérable. Mais plus que jamais, elle fascine. Ceux qui, états ou individus, la dénoncent le plus fort, ne proposent contre elle qu’un recours : une autre violence sans même la comprendre, si cela se peut, ils veulent faire cesser  la violence, qu’ils croient voir partout, plus fréquente, mais aussi plus terrible dans les formes que prend son expression. Une fois encore, la réalité les contredit. La violence s’exprime aujourd’hui de façon moins cruelle que par le passé, où tortures et mutilations accompagnaient couramment les actes de violence.
    Le rappel du passé reste toutefois sans effet. La perception de la violence  ne tient pas compte de la réalité historique de ce phénomène. Les membres arrachés, les yeux crevés du XVII e ne représentent rien. A partir du récit qu’on peut en lire, on n’imagine rien. Des attaques sans gravité dans les couloirs du métro, ou dans les parcs de stationnement, prennent, au contraire, chaque jour, une existence renouvelée pour tous ceux qui acceptent de se laisser gagner par la peur. Ainsi les images de la violence se développent-elle, reflets incertains de l’actualité, sans rapport avec la violence réelle, mais abusivement tenues pour la réalité elle-même.
    Josyane Savigneau, Le Monde, Dossiers et Documents.
                                                                       31 dec.1981

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